Le boulevard
Jeanne d’Arc est né, il y a près de 50 ans, d’un plan d’aménagement
d’une nouvelle cité dortoir à Orléans.
En 1971,
la compagnie Costain Estates Limited achète les terres (1100
acres) des Sœurs de la Charité et présente en grande pompe,
au nouveau Centre national des arts (1969), son plan de
développement urbain autour du village d’Orléans sur une
période de 10 ans, avec trois pôles, Queenswood à l’est,
Convent Glen à l’ouest et Chapel Hill au sud.
Ceux-ci
seraient reliés par une autoroute urbaine sous forme de
fer à cheval distordu encerclant le village d’antan, dont
les quartiers sont traversés du nord au sud par une autre
autoroute. La première prend le nom de boulevard Jeanne
d’Arc et la seconde, boulevard d’Orléans. La réalisation
de ce projet transforme radicalement le paysage, la topographie
et la démographie d’Orléans. En peu de temps, le paysage
champêtre quadrillé est transformé en un labyrinthe urbain
de rangées de maisons et de voies asphaltées.
Les 300
familles du village et des environs (6000 personnes en 1971),
surtout francophones, baignent dorénavant dans une mer de
milliers de nouvelles familles (116 688 personnes selon
le recensement de 2016), surtout anglophones.
Quand
on fait mention, pour la première fois, du boulevard Jeanne
d’Arc dans les médias anglophones, autour de 1975, on parle
par erreur de John Dark et de Jean d’Arc!
Pourtant,
ce nom a été choisi pour rendre hommage à cette jeune paysanne
française, Jeanne d’Arc (1412-1431), qui, au XVe siècle,
a mené les troupes françaises dans une chevauchée victorieuse
contre les envahisseurs à Orléans, France, source d’inspiration
pour le choix du nom du village d’Orléans. Elle devint symbole
de résistance contre les forces d’agression. Elle sera condamnée
pour ses actions et livrée au feu du bûcher d’où elle émergera
martyre et figure de femme de conviction et d’action pour
les siècles à venir.
Le 1er
mai 1979, sous l’égide de la Chambre de commerce d’Orléans,
une délégation de citoyens et de dignitaires d’ici, parmi
lesquels se trouvent, entre autres, Denis Gagnon, Marcel
Gibeault et les préfets Henri Rocque et Elizabeth Stewart,
se rendent à Orléans, France, pour participer aux festivités
du 550e anniversaire de la chevauchée de Jeanne d’Arc. Au
Château de la Charbonnière, on y plante un érable canadien
pour souligner le lien étroit et durable entre les deux
communautés francophones.
Le boulevard
Jeanne d’Arc prend forme rapidement en trois temps. D’abord,
vers 1976, il n’est qu’un court chemin à deux voies reliant
la route 17 au secteur qui deviendra Convent Glen Sud, entre
la route 17 et le boulevard St-Joseph. Le nouveau boulevard,
remplaçant l’ancien chemin Hiawatha Park, continue ensuite
vers le nord à quatre voies, avec le développement du secteur
Convent Glen Nord, suivi par Orleans Wood pour finalement
rejoindre Queenswood Village, communauté existante depuis
le début des années 1960, au niveau de la rue Elm (chemin
Danton selon de vieux plans). Dans ces deux derniers secteurs,
la voie rapide est maintenue à deux voies et se prolonge
un peu plus à l’est avec l’aménagement, par le promoteur
immobilier Robert Campeau, de Chatelaine Village (1977).
Suite le 22 août
(Cet article a pu être publié grâce au généreux appui de nos partenaires commerciaux locaux.)