Du 5 au 11 mai 2025, le Canada souligne la Semaine de la santé mentale avec un puissant thème : « La santé mentale, sans masque ». Ce thème met en lumière une réalité silencieuse, mais universelle, trop souvent nous cachons nos souffrances, nos vulnérabilités ou nos différences derrière un masque.
Ce thème résonne profondément en nous tous, car qui d’entre nous n’a jamais répondu « ça va » alors que, justement, ça n’allait pas du tout?
Se cacher derrière un masque, c’est dissimuler une partie de soi pour mieux passer dans la société. C’est répondre « je vais bien » quand tout s’écroule à l’intérieur. C’est éviter de parler de ce qui nous pèse, pour ne pas être perçu comme « trop sensible », « instable » ou « incapable ».
C’est réprimer nos vraies émotions pour ne pas être jugé, rejeté ou stigmatisé. C’est un mécanisme de survie que beaucoup utilisent, souvent sans même s’en rendre compte.
Dans un monde où l’apparence vaut parfois plus que l’authenticité, il devient presque naturel de se fabriquer un personnage qui coche toutes les bonnes cases. On s’applique à paraître « bien », même quand tout va mal à l’intérieur.
Ce masque, au début, nous évite les regards insistants, les jugements, les malaises et les questions. Mais avec le temps, il devient un fardeau qui épuise et isole. Car à force de jouer un rôle, on finit par ne plus savoir comment être vrai. Et pire encore, ce masque brouille les signaux, il empêche les autres de voir qu’on souffre et qu’on a besoin de soutien. Alors, on traverse des périodes difficiles, entouré de gens qui croient qu’on va bien. Et c’est là le piège, plus on porte le masque, moins on a de chances qu’on vienne nous tendre la main.
Cette peur du jugement pousse à l’auto-stigmatisation, une honte intérieure qui détruit l’estime de soi et freine la recherche d’aide. Mais il n’y a pas de norme universelle. Il n’y a pas une seule manière d’être, de ressentir ou de vivre. Nos différences font notre richesse. Et pourtant, la société impose des standards irréalistes. Il est temps de déconstruire cette idée que l’on doit toujours être « bien » pour être accepté, car il faut le dire clairement, la souffrance psychologique n’est pas une faiblesse. Elle est humaine, et personne ne devrait avoir à se camoufler pour être accepté.
Alors, que signifie vivre sans masque? Cela ne veut pas dire tout dévoiler à tout le monde. C’est simplement ne plus avoir à cacher qui l’on est pour être accepté. C’est bâtir une société plus humaine, où personne n’a besoin de jouer un rôle pour exister. C’est créer une culture où l’on peut dire « aujourd’hui, ça ne va pas », sans crainte de jugement.
Ensemble, construisons une société où chaque personne, peu importe son vécu, peut être vue, entendue et soutenue. Une société où la compassion remplace les préjugés.